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samedi 19 novembre 2011

NOTRE DAME DE LA GARDE

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Notre-Dame de la Garde, également appelée localement « la Bonne Mère » est une des basiliques mineures de l'Église catholique. Elle est située sur un piton calcaire de 149 mètres d'altitude au sud du Vieux-Port de Marseille, surélevé de 13 mètres grâce aux murs et soubassements d'un ancien fort.

Les outrages du temps mais aussi ceux de l'homme (la seconde guerre mondiale en particulier) avaient bien dégradées l'édifice aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Des travaux importants de rénovation ont été engagés à partir de 2001, ils ont duré 3 ans.

L'originalité de Notre-Dame-de-la-Garde tient au fait que c'est un monument qui appartient au diocèse de Marseille. Au moment de la loi de 1905, l'essentiel des biens de l'Église ont été confisqués, les églises revenant aux communes et les cathédrales à l'État. Mais « La Bonne Mère »  a échappé à cette répartition, car elle avait été construite sur un terrain appartenant à la marine. Quand la marine déclasse ce site et veut se séparer de l'édifice, c'est donc le diocèse de Marseille qui en hérite. Du coup, la Bonne Mère n'est pas classée monument historique et ne bénéficie donc d'aucune subvention de l'état.

En 1995, un dimanche de grand vent, une pierre d'un kilo et demi est tombée du clocher , c'est le signal d'alarme et, après une première purge ayant porté sur 400 kg de pierre de la façade, puis des études approfondies, il devient évident que la Bonne Mère est très malade ! 

Le problème est mis sur la place publique, le conseil général s'est engagé et, une semaine d'après, la mairie a voté une subvention. Les particuliers ont rapidement apporté 12 à 13 millions de francs. Jusqu’à la fin de la restauration, «  la source » des dons ne va pas se tarir ce qui constitue sans doute un cas unique en matière de restauration de patrimoine. 




Construite par l'architecte Henri Espérandieu dans le style romano-byzantin et consacrée le 5 juin 1864, elle remplace une chapelle du même nom édifiée en 1214 et reconstruite au XVe siècle. Bâtie sur les bases d'un fort du XVIe siècle construit par François Ier en 1536 pour résister au siège de Charles Quint, la basilique comporte deux parties : une église basse, ou crypte, creusée dans le roc et de style roman, et au-dessus une église haute de style romano byzantin décorée de mosaïques.





Au sommet d'un clocher carré de 41 mètres de haut surmonté lui-même d'une sorte de tour de 12,5 mètres qui lui sert de piédestal, se dresse une statue monumentale de 11,2 mètres de la Vierge à l'Enfant réalisée en cuivre doré à la feuille.


La pierre utilisée pour la construction, notamment celle de couleur verte en provenance des environs de Florence, s’étant révélée sensible à la corrosion atmosphérique, il a été nécessaire d’entreprendre de 2001 à 2008 une longue et minutieuse restauration. 

À Marseille, Notre-Dame de la Garde est traditionnellement considérée par la population comme la gardienne et la protectrice de la cité.






Son parvis offre une vue panoramique sur tout Marseille, dont notamment le Vieux-Port ,

















la cathédrale de la Major,















le fort St Nicolas,










et les collines environnantes.















La restauration a également porté sur la rénovation des mosaïques, endommagées à la Libération par les impacts de balles et noircies au fil du temps par la fumée des cierges.




Les dimensions intérieures de l'église supérieure sont assez modestes. La nef a une longueur de 32,7 m. et une largeur de 14 m. Chaque chapelle latérale mesure 3,8 m. par 5,4 m. À l’intérieur de l'église supérieure c'est le triomphe de la polychromie avec de somptueuses mosaïques et des colonnes et pilastres en marbre aux couleurs alternées rouge et blanc. Si pour le blanc le marbre de Carrare s'imposait, en revanche pour le rouge le choix fut très délicat. L'architecte Espérandieu voulait un rouge nuancé pour s'harmoniser avec les mosaïques et ne pas trop trancher avec la blancheur du marbre de Carrare.



Le marbrier Jules Cantini fit la découverte au lieu-dit « les belles pierres » sur la commune de La Celle près de Brignoles (Var) d’un gisement de marbre rouge jaspé de jaune et de blanc, recevant un beau poli, qui convint parfaitement. Pour les parties hautes c'est le stuc, c'est-à-dire du marbre reconstitué, qui est adopté.



Les mosaïques des plafonds et des parois dont la surface développée est d'environ 1 200 m2 ont été réalisées de 1886 à 1892 par la société Mora installée à Nîmes. Les tesselles qui provenaient de Venise, ont été fabriquées par des artisans au sommet de leur art. Chaque panneau comporte près de 10 000 tesselles au m2, ce qui représente pour la basilique environ 12 millions de petits carreaux de 1 à 2 cm2.





Pour redonner son lustre à la "Bonne Mère", symbole indissociable de la ville, le Marseillais Michel Patrizio a changé les 10 000 tesselles endommagées. Pour que la rénovation soit aussi parfaite que possible, ce petit fils d'un artisan du Frioul venu s'installer à Marseille en 1903 s'est rendu chez les fabricants vénitiens qui avaient fourni le matériau de base lors de sa construction en 1880. Selon lui, " ce sont les plus belles mosaïques au monde par la finesse de réalisation."